Une semaine de stage puis hop : ils montent sur scène… et ils assurent ! Des petits comédiens entre 8 et 12 ans découvrent le théâtre grâce à Vincent Delré, metteur-en-scène, animateur et un peu magicien.
Ambiance de grande première, ce vendredi 14 août 2020 après-midi, devant le Centre culturel de Flémalle. Tous les parents sont devant l’entrée, ils se sont tous passé les mains au gel hydroalcoolique et attendent avec un peu de fébrilité la suite des événements. Soudain, des petits comédiens vêtus de noir et portant des masques de théâtre blancs viennent les chercher deux par deux. Ils se la jouent mystérieux, guidant leurs proches dans la salle, vers les tables qui leur sont assignées, à bonne distance les uns des autres naturellement…
C’est l’astuce imaginée par Vincent Delré pour faire entrer le public en toute sécurité, mais aussi en toute convivialité et avec le sourire, en ces temps de mesures sanitaires strictes. Vincent Delré, c’est le metteur-en-scène et l’animateur du stage de théâtre organisé cet été. Et cet après-midi, c’est la présentation du spectacle que sa dizaine de stagiaires, garçons et filles entre 8 et 12 ans, sont parvenus à mettre au point, sous sa conduite, en une petite semaine de stage…
“Vincent Delré – En une semaine, l’idée est de leur proposer une initiation globale. Je préfère qu’ils aient vu un panel de choses, même si ce n’est pas abouti, plutôt que de me concentrer sur un seul aspect. Comme ça, ils se font une idée assez large des possibilités du théâtre. On travaille sur le mime, sur l’improvisation, sur le fait de bouger sur la musique. On aborde aussi la technique, l’éclairage, le son… L’envers du décor a aussi son importance : on apprend à se mouvoir dans les coulisses, à gérer les accessoires, pour soi et pour les autres. Ils découvrent qu’il faut être responsables, qu’au théâtre, tout le monde roule pour tout le monde… “
Au théâtre, tout le monde roule pour tout le monde ! – Vincent Delré
Et le résultat est à la hauteur du travail fourni ! Le spectacle commence par une séance de mime autour du thème… du masque. Un exercice pas si facile et un pari gagné. Ouf, le trac retombe un peu et le public est conquis. On enchaîne sur la première saynète dialoguée. Une histoire de location d’été qui tourne mal, de touristes déçues par les promesses non tenues de propriétaires peu scrupuleux. Une histoire où les masques finissent par tomber, véritable leitmotiv “clin d’oeil” du spectacle. Puis les mimes reviennent, le temps du changement de décor. Place ensuite à la deuxième saynète. Cette fois, il s’agit d’un billet de loterie gagnant, des rêves qu’il fait naître, puis de l’angoisse qu’il déclenche quand on ne le retrouve plus, puis de la déception quand on se rend compte qu’on a oublié de le déposer chez le libraire. Ici aussi, les masques tombent !
“Vincent Delré – L’enjeu, c’est la confiance. Il faut les mettre en confiance par rapport au fait qu’ils vont devoir parler et jouer devant tout le monde. C’est pour ça que l’on travaille très vite sur la scène. Ils y montent tous les jours, dès le matin. Au début, les enfants la traversent aussi vite que possible, parce qu’elle est comme un piscine pour quelqu’un qui ne sait pas nager. Je leur fais prendre la parole au maximum, je les fait bouger devant les autres sur l’espace scénique, parce que c’est ça qui leur fait peur. Et ils s‘habituent, ils prennent leurs marques. “
“Alexandre, tout juste 8 ans, benjamin de l’équipe – Au début du stage, j’avais un peu le trac. C’était la première fois que je faisais un stage avec des grands et je me demandais comment ça allait se passer. Mais ils ont été gentils avoir moi, ils m’ont aidé à me souvenir de ce que je devais faire pendant le spectacle. J’avais aussi peur de monter sur la scène, je tremblais un petit peu, mais Vincent m’a dit que je parlais bien, qu’on m’entendait bien, alors ça m’a donné confiance. Après j’ai aimé être sur la scène, être en hauteur comme ça et voir tous les gens. J’ai même fait deux scènes pendant le spectacle ! Et puis, après le spectacle, il y eu les gros câlins de mes parents, de mon frère et de ma soeur : ils étaient fiers de moi…”
Bref, un stage de théâtre avec Vincent, c’est ce qu’on appelle une expérience totale, la découverte d’un nouvel univers. Timide ou plus assuré, tout le monde y trouve sa place, tous les enfants parviennent à monter sur scène et à ressentir la magie de cet instant, la fierté d’avoir participer à un projet collectif ambitieux.
“Vincent Delré – J’espère que le stage leur apporte de l’amusement. Parce qu’il ne faut pas oublier qu’ils sont là avant tout pour s’amuser, pour prendre du bon temps. Deuxième objectif, les rencontres, celle des autres enfants, celle d’un autre univers. Et puis, le théâtre est un apprentissage en soi, une école de la vie, sous tous ses aspects, comme la solidarité, la responsabilité, les joies, les craintes…”
“Alexandre – J’ai appris plein de choses, comme la différence entre “cour” et “jardin”, sur la scène. Mais je ce qu’ai préféré, c’était de “faire de l’imagination” ! Vincent nous a laissé imaginer les scènes, même si c’est lui qui a trouvé les titres et les bonnes phrases parce que ça c’était difficile (sic !) . Il faut venir faire le stage de théâtre, parce qu’on apprend plein de choses !”
A bon entendeur…